Cahiers Lituaniens
 

Saint Casimir,
le « cavalier blanc » de Lituanie

(journal La Croix, 16 mars 1958)

 

 
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Saint Casimir est né le 3 octobre 1458 à Cracovie ; il était le troisième enfant de Casimir Jagellon, grand-duc de Lituanie et roi de Pologne. Sa mère Elisabeth était une Habsbourg.

A l'âge de 12 ans, il fut destiné par ses parents à faire valoir ses droits sur le trône de Hongrie. Il prit part à l'expédition militaire de 12 000 hommes organisée dans ce but, mais la tentative échoua

Formé par les meilleurs maîtres de l'époque, Casimir devint rapidement un étudiant ouvert à toutes les disciplines intellectuelles de son temps. Humaniste, latiniste, il fut initié en outre aux affaires publiques. Il accompagnait très souvent son père dans ses voyages à travers les vastes territoires de son Etat : il le remplaça deux fois dans ses fonctions royales, s’occupant à la fois des affaires de la chancellerie d'Etat, de la magistrature et de l'armée.

Dans l'entourage de la cour royale, il chercha constamment à maintenir très haut le niveau moral et il destituait les hommes qu'il jugeait inaptes à rester en fonctions ; il se préoccupa d'améliorer les relations entre le Saint-Siège et l'Etat polono-lituanien, que son père, en collaborant avec les hussites de Tchécoslovaquie contre le roi de Hongrie, avait compromises.

C'est au cours d'un séjour à Vilna, en mai 1483, que se manifestèrent les symptômes de la tuberculose, qui allait l'emporter rapidement. Certains voulurent attribuer ce mal aux exercices ascétiques du jeune prince. Il passa les derniers mois de sa vie près de sa mère, à Grodno, près du Niémen. Il fut enterré à la cathédrale de Vilna, où ses reliques furent déposées en 1636, dans une chapelle où elles devaient demeurer, jusqu'au jour où les Soviets transformèrent la cathédrale en musée. Les restes du saint furent alors transférées, au mois de mai 1953, à l'église Saint-Pierre et Saint-Paul, en banlieue de Vilna. Dès sa mort, Casimir fut considéré par ses contemporains comme un saint. Trente-cinq ans après sa mort, eut lieu la première instruction canonique de sa cause. Les témoins interrogés célébraient dans ce jeune prince : sa piété à la Sainte Vierge, sa méditation constante sur la Passion du Seigneur, ses prières de nuit, ses mortifications. On l'avait surpris priant, de nuit, à la porte des églises fermées. On vantait surtout son exquise chasteté au sein de la vie d'une cour de la Renaissance.

 

 

La canonisation du saint, troublée par la Réforme, se prolongera jusqu’au XVIIe siècle et c'est en 1636 que saint Casimir fut proclamé patron suprême de la Lituanie.

Prince comme Louis de Conzague, saint Casimir se sanctifia sans quitter le monde, en gérant les affaires de sa patrie. Cet aspect de sa personnalité contribua très tôt à faire de ce saint unique de la Lituanie son héros national.

La tradition veut que le ciel lui-même se mit de la partie. On assure, en effet, qu'en l'année 1518, au cours d'une bataille contre les Russes, près de Daugava, un « cavalier blanc » apparut aux troupes lituaniennes pour les réconforter ; et l'on cite d'autres miracles, qui ont fait de ce saint, le protecteur de sa patrie contre les invasions ennemies... c'est-à-dire russes.

En 1948, S. S. le Pape Pie XII a proclamé saint Casimir « protecteur spécial de la jeunesse lituanienne », de cette jeunesse qui, depuis près de quinze ans, rend le témoignage inscrit sur la devise de Casimir : «Plutôt mourir que de trahir ».

 

 

 

 

 

 

 

 

Voir également :
> Le programme de la commémoration
> Les orateurs de la commémoration
> Le communiqué de presse de la Mission catholique lituanienne
> Lituanie : la plus jeune nation catholique d’Europe (journal La Croix, 16 mars 1958)
> Interview de l’Abbé Jonas Petrošius (journal La Croix, 16 mars 1958)